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15 propositions, 7 engagements pour les compétences

Pour les entreprises relevant des secteurs du numérique, de l’ingénierie, du conseil, de l’évènementiel et de la formation professionnelle regroupées au sein de la Fédération Syntec, comme pour l’ensemble de l’économie française, les compétences et la formation sont devenues l’un des enjeux principaux des années, peut-être des décennies, à venir. Trois raisons expliquent cela.

La première, ce sont les transformations en cours que les entreprises et les économies affrontent, plus profondes et plus durables que les changements habituels : transition numérique, transition énergétique, transition écologique, régionalisation des chaînes de valeur. Ce sont des mouvements qui redessinent les cartes de production, les manières de travailler, les business model, les façons de produire et de servir… Nos entreprises ont profondément changé depuis 10 ans. Gageons qu’en 2030, elles auront connu des évolutions encore plus profondes. Les compétences sont la clé de voûte de ces transformations à venir. Impossible de conduire ces évolutions, de les renouveler en profondeur, sans poursuivre l’adaptation de notre appareil de formation initiale et continue à ces enjeux. C’est la première raison pour laquelle la Fédération Syntec et ses syndicats ont voulu poser un diagnostic, faire des propositions structurantes, prendre des engagements inédits sur l’apprentissage et la formation continue.

La deuxième, c’est le travail et la vie active. Nous le savons tous, la quantité totale de travail par habitant dans notre pays est inférieure à celle de nos grands voisins européens. En dépit de la bonne productivité française, une partie de nos richesses ne vient donc pas de ce travail collectif, mais de la dette, publique comme privée, contractée par la France et les Français, autrement dit du travail des autres pays. Cela ne s’explique pas uniquement par la durée annuelle du travail, plus faible en France qu’au sein de la plupart des pays de l’OCDE, mais aussi par la durée de notre vie active : en comparaison occidentale, nous rentrons plus tard sur le marché du travail et nous en sortons plus tôt, la part de la population en activité est donc trop réduite. Or, quel meilleur moyen de résoudre cet écart, pour produire plus de richesses, être plus indépendant, moins endetté, que de miser sur les compétences ? Au début de la vie active, en développant l’apprentissage. En cours de carrière, en favorisant le maintien en emploi par l’évolution des compétences et la reconversion intelligente. À la fin de la vie active, en développant la formation pour les seniors, en valorisant leurs métiers auprès des plus jeunes dans les établissements et en favorisant la transmission des connaissances aux nouveaux entrants. La Fédération Syntec et ses syndicats, là aussi, entendent peser sur le débat public national en soumettant des propositions innovantes à la discussion.

La troisième, ce sont les attentes nouvelles de sens que seule peut satisfaire une liberté encore à accroitre. Liberté de grandir professionnellement, liberté de créer son entreprise, liberté de changer d’entreprise, liberté de changer de métier : il n’est pas une seule liberté professionnelle dans le monde d’aujourd’hui qui ne soit étroitement dépendante des compétences. Redonner du sens, c’est donc investir sur les compétences, c’est donc investir sur la liberté de chacun d’entre nous, c’est donc équiper chaque individu pour lui permettre de s’épanouir dans sa trajectoire professionnelle, d’être utile à la Nation et à l’Europe, et en un mot de répondre à cette exigence de sens dans le travail qui monte dans l’ensemble de la société.

L’industrie de la connaissance que nous représentons se sent une responsabilité particulière et prépondérante dans cet enjeu des compétences.

Une responsabilité particulière, car il sera difficile, voire impossible, à la France de relever le défi des grandes transitions en cours sans compétences quantitativement et qualitativement suffisantes dans nos secteurs d’avenir.

Une responsabilité particulière, car nos secteurs constituent l’un des principaux réservoirs d’emplois, si ce n’est le premier, pour créer l’immense volume d’activité nécessaire à ce que notre pays retrouve son indépendance par le travail, en proposant davantage de débouchés professionnels, à tous et à tous les âges de la vie, et en préservant ainsi son modèle social par ses seules ressources et non par son endettement.

Une responsabilité particulière, car élargir l’accès à nos métiers, c’est élargir l’accès à des métiers pleinement à même de répondre aux multiples aspirations des Français par les perspectives qu’ils offrent : perspectives de contribuer aux grandes évolutions de la société, perspectives d’ascension sociale, perspectives de choix géographiques, perspectives de carrières à des rythmes variés et choisis, etc.

Tel est le sens de ces 15 propositions et 7 engagements : des entreprises des secteurs du numérique, de l’ingénierie, du conseil, de l’évènementiel et de la formation professionnelle plus compétitives et innovantes, une France et une Europe plus fortes et plus indépendantes, des salariés et des collaborateurs plus libres et plus épanouis dans leur travail.

15 propositions

Refonder l’orientation sur les besoins en compétences des entreprises

1.Dire la vérité aux jeunes et aux familles sur les taux d’insertion dans l’emploi, de réussite aux diplômes et de poursuite d’études de toutes les formations.

Repenser les fondamentaux

2. Repenser le sens donné aux mathématiques et augmenter le volume d’enseignement.

3.     Miser sur les soft skills : intégrer les compétences comportementales dans les parcours de formation.

Accélérer l’adaptation des certifications aux mutations impactant les secteurs Syntec

4.     Développer le système des badges, portant reconnaissance des compétences, et créer un système propre à la filière

5.     Amplifier, étendre et systématiser la procédure rapide d’enregistrement des certifications auprès de France Compétences

Encourager un apprentissage inclusif, pour tous, sur tout le territoire

6.     Redémarrer l’ascenseur social en mettant en place des « parcours internes de réussite » dans les entreprises

7.     Ouvrir la conclusion des contrats d’alternance à tous les âges

8.     S’ouvrir le champ des possibles par l’instauration des « forfaits parcours » pour les contrats de professionnalisation et la formation continue en lien avec l’hybridation des parcours

9.     Valoriser et encourager la rémunération des organismes de formation selon des critères d’employabilité et mixité

10.  Revitaliser les territoires par une généralisation des « Campus connectés »

Favoriser les transitions professionnelles vers les métiers de Syntec

11.  Créer une période de transmission des compétences pour les salariés qui s’engagent à partager leurs savoirs et expériences auprès des jeunes

12.  Mettre en place un abondement CPF pour les actifs choisissant des formations visant des métiers en tension dans les entreprises de Syntec

13.  Promouvoir et généraliser l’accès aux dispositifs de reconversion à tous les niveaux et pour tous les statuts

Investir dans les compétences sur le long terme

14.  Planifier un cadre budgétaire pluriannuel de 3 à 5 ans soutenable

15.  Expérimenter la comptabilisation des dépenses de formation comme un investissement et non comme une charge

7 ENGAGEMENTS

  1.  S’engager, à l’horizon 2025, à atteindre 5% des effectifs du secteur en apprentissage/alternance.
  2. Améliorer de 10 points le niveau de parité à horizon 2025 dans les formations en alternance chez Syntec.
  3. S’engager à ce que 90% des alternants formés dans les entreprises de la branche trouvent un emploi en CDI
  4. Mobiliser des salariés en deuxième partie de carrière ou sur volontariat pour promouvoir et orienter sur les métiers de notre secteur, soutenu pour tout ou partie par Syntec dans une première région test
  5. S’engager sur l’emploi/compétences des seniors en mettant en place un droit à temps partiel, quand un projet de formation ou de mentorat existe.
  6. En cas de démarche progressive de la part des pouvoirs publics, proposer que Syntec soit un secteur expérimental précurseur pour les métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil, de l’évènementiel et de la formation.
  7. S’engager à former l’ensemble des salariés de la branche à la sobriété énergétique, dont numérique, d’ici à 2025.

Enquête et sondage d’opinion