Apprentissage dans l’enseignement supérieur : un puissant moteur d’ascension sociale et un investissement public productif
La Fédération Syntec et Walt dévoilent les résultats d’une étude exclusive sur l’impact socio-économique de l’apprentissage. Réalisée par le cabinet Goodwill management, l’étude s’est penchée sur 837 000 nouveaux contrats signés en 2022.
Il en ressort que l’apprentissage est un levier puissant d’ascension sociale puisqu’il augmente la probabilité d’avoir un parent ouvrier ou employé de 13 % pour les masters en général, de 36 % en école de commerce et jusqu’à 47 % en école d’ingénieurs. Il apparaît également que, pour ce qui concerne les finances publiques, l’apprentissage génère des recettes supplémentaires et évite des coûts au point de compenser les dépenses publiques, et que son impact devient largement positif si l’on tient compte de la richesse additionnelle qu’il apporte au pays. Enfin l’étude révèle que les bienfaits de l’apprentissage se mesurent tout au long du parcours des jeunes : perspectives d’accès à des études longues, durée de la scolarité et insertion professionnelle.
L’apprentissage, une voie d’ascension sociale particulièrement efficace
L’apprentissage présente un avantage considérable du point de vue de la mixité sociale dans les formations supérieures. L’étude montre que grâce à ce dispositif, la probabilité d’avoir un parent ouvrier ou employé est augmentée de 36 % en école de commerce, 47 % en école d’ingénieurs et 13 % pour les masters en général.
La perspective de l’apprentissage permet aussi aux jeunes issus de milieux modestes d’envisager la poursuite de leurs études. 30 % des jeunes du supérieur long (bac+4 et +5) n’auraient pas continué autrement. Son impact au cours des études permet aux jeunes apprentis un surplus de rémunération de 4 381 euros par an, leur conférant indépendance financière et capacité à poursuivre des études. Ce surplus de rémunération perçu par les apprentis pendant leurs études est encore plus important pour les étudiants du périmètre Syntec, avec 7 364 € en moyenne pondérée sur l’ensemble des secteurs concernés (numérique, ingénierie, conseil, formation professionnelle, événementiel).
Véritable levier de financement, il apporte une réponse concrète au poids des frais de scolarité qui pèsent en moyenne 5,6 fois plus lourd dans le budget des ménages employés et ouvriers que dans celui des ménages cadres et professions intermédiaires.
Une insertion professionnelle accélérée et dans de meilleures conditions
L’apprentissage permet une meilleure insertion sur le marché de l’emploi grâce à la proximité des apprentis avec les entreprises et l’expérience professionnelle développée. Aujourd’hui, 54 % des apprentis trouvent un emploi à durée indéterminée en deux mois, contre 34 % pour la voie sans apprentissage. Leur rémunération est aussi plus importante, avec un surplus de 2 899 euros annuelle nette sur les trois premières années d’embauche.
Les mêmes dynamiques sont observées chez les apprentis de niveau bac+3 et bac+5, profils les plus qualifiés. Ils sont respectivement 84% et 80% à avoir accédé durablement à l’emploi durant leurs trois premières années de vie active, contre 72% et 67% pour les non-apprentis.
L’apprentissage permet à ce titre non seulement l’accès aux études supérieures, mais aussi l’ascension sociale et professionnelle des jeunes par la valorisation de leur expérience pour accéder et évoluer dans leur emploi.
Un dispositif socialement et budgétairement profitable
L’analyse coûts-bénéfices de l’apprentissage pour les finances publiques montre que ses retombées sont supérieures à ses coûts. En effet, 1 € dépensé dans l’apprentissage rapporte 1,09 € aux finances publiques. Ce sont ainsi 18,31 milliards d’euros qui sont réinjectés dans les caisses de l’État pour une dépense publique initiale de 16,85 milliards d’euros. Et c’est une valeur ajoutée additionnelle de près de 24 milliards d’euros qui est créée par les apprentis, au bénéfice de la société d’une part et à leur propre bénéfice d’autre part.
Laurent Giovachini, président de la Fédération Syntec, déclare : « Une des critiques qui revient le plus quand il s’agit de notre système éducatif porte sur la reproduction sociale qu’il entretiendrait. L’apprentissage, notamment dans l’enseignement supérieur, est un dispositif qui permet concrètement de faire sauter certains verrous économiques et sociaux dont pâtissent notre jeunesse et notre économie. Avec un retour sur investissement socialement, économiquement et budgétairement positif, les multiples bénéfices de l’apprentissage sont confirmés par ces travaux : il n’en est que plus nécessaire de préserver les dispositifs qui incitent les entreprises à recruter des apprentis et de maintenir l’ambition affichée d’un million d’apprentis par an à horizon 2027. »
Yves Hinnekint, Président de Walt, complète : « Au-delà de la confirmation chiffrée que l’apprentissage est un remarquable vecteur de mobilité sociale, il apparaît aussi comme un outil efficace au service d’une insertion professionnelle plus rapide, plus pérenne et à de meilleures conditions de rémunération. Son efficacité économique au service de la compétitivité de nos entreprises et de la qualité de nos emplois est donc indéniable. L’apprentissage, c’est l’exemple-type d’une politique publique efficiente et complète. »