La Fédération Syntec annonce un accord inédit pour lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail
La Fédération Syntec a signé avec la CFTC, la CFDT, la CFE-CGC et FO, un accord de branche dédié à la lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail. Comptant plus d’1,2 millions de collaborateurs et de collaboratrices, la branche, qui représente les secteurs du numérique, de l’ingénierie, du conseil et de l’événementiel, est la première de cette taille à se doter d’un accord dédié à ces phénomènes. Cet accord, généralise la formation à tous les managers afin de mieux identifier, prévenir et gérer les cas de harcèlements sexuels et d’agissements sexistes dans le cadre professionnel.
« Les récents rapports de Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes montrent que 22% de femmes ont dû faire face à une situation de harcèlement sexuel dans leur vie professionnelle. Ce chiffre inacceptable doit nous alerter collectivement sur le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail et leurs effets délétères sur la qualité de vie et le bien-être des salariés. Parce que nous sommes résolus à lutter contre, nous sommes fiers de cet accord que nous venons de signer avec les partenaires sociaux. Au sein de chaque entreprise, chaque individu peut contribuer, à son échelle, à créer un environnement dépourvu de violences sexistes et sexuelles » commente Laurent Giovachini, Président de la Fédération Syntec.
« Je me réjouis de cette avancée collective. C’est tous ensemble, fédérations et syndicats professionnels, que nous arriverons à éradiquer le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail. Former les salariés, déceler ces situations et agir rapidement, est une priorité. » déclare Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.
L’accord s’articule autour de deux objectifs majeurs définis par les partenaires sociaux, en prise avec les remontées du terrain, aussi bien par les entreprises que par les salariés :
- améliorer la sensibilisation, la compréhension et la prise de conscience des employeurs, des salariés et de leurs représentants à l’égard du harcèlement sexuel et des agissements sexistes afin de mieux prévenir ces phénomènes et les éliminer ;
- apporter aux employeurs, aux salariés et à leurs représentants les outils favorisant l’identification, la prévention et la gestion des situations de harcèlement sexuel et d’agissements sexistes.
Des outils prêts à l’emploi mis à disposition des entreprises et des salariés
Pour ce faire, cet accord prévoit également la mise en place d’une série d’outils prêts à l’emploi pour les entreprises, qui pourront être accompagnées pour leur mise en œuvre :
- La généralisation de la formation à tous les managers sur les phénomènes de harcèlements sexuels et d’agissements sexistes. La particularité ici est la prise en charge de cette formation par la branche.
- Un guide pour intégrer les agissements sexistes et le harcèlement sexuel au sein du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) des entreprises.
- Des campagnes de sensibilisation clé en main à destination des entreprises.
- Un support apportant les outils nécessaires pour définir et identifier les situations de sexisme et de harcèlement sexuel est également envisagé au niveau paritaire.
En parallèle, la Fédération Syntec a pris l’initiative de développer un guide à destination des entreprises. Ce dernier fournit des exemples concrets appliqués à l’environnement de travail, les rôles en interne en matière de prévention ainsi que les meilleures façons de réagir à des situations de sexisme ou de harcèlement, que l’on soit témoin ou victime. Cet outil pratique s’accompagne également d’un auto-diagnostic en ligne permettant à l’entreprise d’identifier si elle respecte la réglementation en matière de prévention du sexisme et du harcèlement sexuel.
Fruit d’un dialogue social ambitieux, cet accord inédit s’inscrit dans la continuité des innovations sociétales introduites pour favoriser la qualité de vie au travail dans la branche, mais aussi dans une démarche d’attractivité et de féminisation des métiers dans les secteurs de l’ingénierie, du conseil, du numérique et de l’événementiel.