L’apprentissage mis en danger par la censure : la Fédération Syntec alerte le Premier ministre
La Fédération Syntec exprime son inquiétude face à l’incertitude politique et juridique qui menace le soutien à l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. La Fédération Syntec appelle le Premier ministre à s’engager en faveur de la reconduction des aides exceptionnelles à l’embauche lors de sa déclaration de politique générale. Elle demande que le renouvellement du décret portant sur l’aide aux employeurs d’apprentis soit pris dès l’adoption du Projet de loi de Finances pour 2025, et qu’une rétroactivité soit prévue afin de garantir une continuité dans le soutien à l’apprentissage. Ce soutien est indispensable, notamment pour les plus de 60 000 apprentis des entreprises de la branche, qui jouent un rôle important dans la réindustrialisation et le maintien de la compétitivité de notre pays.
L’absence de visibilité sur la prolongation de ce décret causée par l’incertitude politique et budgétaire génère une inquiétude croissante au sein des entreprises de la Fédération Syntec, qui représentent 8% du PIB français à travers les métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil, de l’événementiel et de la formation professionnelle. Sans engagement clair de la part du Premier ministre à continuer de soutenir l’apprentissage pour tous nos jeunes, sans discrimination d’éligibilité ni dans la taille des entreprises, ni dans les niveaux de diplômes, le risque est de voir une réduction drastique du nombre de contrats en apprentissage.
L’apprentissage dans l’enseignement supérieur pour toutes les entreprises répond à un véritable besoin en termes de compétences et d’emplois qualifiés. Soutenir l’apprentissage dans l’enseignement supérieur, c’est soutenir l’intégration de jeunes talents dans les entreprises de toute taille. C’est également protéger un dispositif qui contribue à relancer l’ascenseur social et constitue un vrai levier de mixité sociale dans l’enseignement supérieur. En effet, 30% des étudiants en Bac+5 n’auraient pas poursuivi leurs études si l’apprentissage n’avait pas été une possibilité. 21% des alternants de la Fédération Syntec, de la Fédération Bancaire Française et de France Assureurs sont issus de quartiers prioritaires de la ville.
La Fédération Syntec appelle ainsi le Premier ministre à s’engager en faveur de la reconduction de ces aides lors de sa déclaration de politique générale le 14 janvier prochain. Elle demande que le renouvellement du décret soit pris dès l’adoption du Projet de loi de Finances pour 2025 et qu’une rétroactivité soit prévue afin de garantir une continuité dans le soutien à l’apprentissage. Consciente des impératifs budgétaires, la Fédération Syntec a proposé de ramener les aides à l’embauche de 6000€ à 4500 euros par apprenti, ce qui correspond à une économie de plus d’un milliard d’euros dès 2025.
Laurent Giovachini, Président de la Fédération Syntec, déclare : « L’apprentissage dans l’enseignement supérieur est un pilier incontournable de la compétitivité de nos entreprises et un important vecteur d’ascenseur social. Suspendre brutalement ces aides serait un coup dur pour des milliers de jeunes et pour l’avenir des métiers stratégiques que nous représentons. Nous appelons le Premier ministre à agir rapidement pour garantir la continuité de ce dispositif vital pour l’économie française. »