Entretien entre Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT, et Laurent Giovachini, Président de la Fédération Syntec
La Fédération Syntec souhaite dédier l’année 2021 au dialogue. L’occasion pour notre organisation d’élargir ses horizons, de varier ses interlocuteurs et de réinventer ses espaces de discussion.
C’est dans cet esprit que Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT, et Laurent Giovachini, Président de la Fédération Syntec, se sont prêtés à l’exercice d’une interview croisée en ce début d’année 2021.
A travers une séquence introductive sur le monde demain, Laurent Berger et Laurent Giovachini évoquent leur point de vue sur les grands enjeux de notre société. A l’aune d’une année 2021 remplie d’incertitude et afin de penser les conditions d’une sortie de crise, Laurent G. rappelle l’importance d’une croissance responsable et durable fondée sur le progrès scientifique et technologique, la nécessité de la reconquête d’une véritable souveraineté française et européenne, et le rôle stratégique de nos territoires et de la lutte contre la fracture territoriale. Le Secrétaire général de la CFDT rappelle que ces objectifs sont de surcroît à équilibrer et à concilier avec la lutte contre les inégalités, la transition écologique et la revitalisation de la démocratie, qui font partie des grands défis à relever. Les deux hommes se rejoignent sur le fait que les corps intermédiaires ont un rôle central à jouer pour atteindre ces objectifs et nourrir la vitalité démocratique.
Au cours d’une deuxième partie dédiée au rôle du dialogue social, Laurent B. et Laurent G. s’entendent sur la nécessité d’avoir des acteurs reconnus, une représentativité nationale et un cadre propice pour faire entendre la voix de toutes les entreprises et de tous salariés. Ils s’accordent sur le fait qu’avec des accords nationaux de moins en moins prescriptifs depuis 2016, les branches ont une nouvelle dynamique ambitieuse à trouver et un véritable rôle à jouer dans un dialogue social réussi. La signature de différents accords de première importance (minima salariaux, activité partielle longue durée, formation professionnelle) évoquée par Laurent G. en est une bonne illustration. Ce dernier souligne par ailleurs la nécessité pour la branche de bien prendre en compte les intérêts des petites et moyennes entreprises et d’y assurer les conditions d’un dialogue social simple et fluide.
Cet échange est, en outre, l’occasion de rappeler la dimension d’avant-garde qui pourrait être celle de la branche Syntec et le potentiel de dynamisme économique des métiers qu’elle représente. Laurent G. insiste sur l’importance de stimuler la création et la préservation des emplois qualifiés, notamment grâce à un cadre socio-économique attractif et compétitif, afin d’éviter le risque de délocalisation des profils les mieux formés (cadres), fortement représentés dans la branche.
Laurent B. accueille positivement cette nouvelle impulsion de la branche mais exprime quelques nuances, en rappelant que les entreprises doivent s’engager sur certaines contreparties, par exemple l’embauche des jeunes, le partage de la valeur, des politiques d’entreprises plus inclusives, des objectifs ambitieux en faveur de la transition écologique… Elles se doivent d’ores et déjà de répondre à une quête de sens de plus en plus prégnante, particulièrement au sein des jeunes générations. Enfin, tous deux s’accordent à dire que l’organisation du travail de façon très large (télétravail, temps de travail…) est un sujet central sur lequel une réflexion approfondie s’imposera.
Enfin, Laurent G. aborde les signaux positifs pour 2021 au sein de la branche, qui s’est dotée d’un certain nombre d’outils, à l’image de l’APLD, pour passer le cap difficile et retrouver un niveau d’activité acceptable. Il conclut en rappelant le réservoir de vitalité économique et le potentiel d’emplois des secteurs représentés par la Fédération Syntec. Laurent B. insiste, quant à lui, sur l’intérêt de tirer les enseignements de cette crise et met en exergue l’importance de l’intelligence collective, en souhaitant vivement que la branche soit moteur d’un dialogue de qualité.
Cette vidéo est à visionner dans son intégralité via le lien ci-dessous :