L’emploi dans le secteur du numérique
Principaux indicateurs sur l’emploi dans le secteur du numérique, issus du Rapport annuel de branche 2023.
Volume et typologie des offres d’emploi
En 2023, l’organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France (Numeum), anticipe un ralentissement de la croissance pour l’ensemble du secteur numérique (5,9%) contre(7,5%) en 2022. Ce taux de croissance qui reste bien supérieur confirme des perspectives prometteuses pour un secteur porteur et de plus en plus dynamique. En effet, dans un contexte économique et géopolitique instable, le secteur du numérique résiste et poursuit son progrès. Avec un chiffre d’affaires évalué à 60,9 milliards d’euros en 2022, la croissance du secteur numérique est largement portée par le cloud (+24,5%) et sa mise en place dans de nombreuses entreprises. La part du marché pour les éditeurs de logiciels et les plateformes cloud représente 35,5%, soit 21,6 milliards d’euros de
chiffres d’affaires. Toutefois, la dynamique du secteur est également soutenue par ses leviers classiques : le Big data, les services IoT ou encore la transformation digitale. Le marché des ESN reste dans ce sens important avec 52,4% soit 31,9 milliards d’euros. Et les activités d’Ingénierie et Conseil en Technologie représente 12,1% soit 7,4 milliards d’euros. Les investissements en cybersécurité augmentent en raison de la recrudescence des cyberattaques au
cours des dernières années et représente 3,3 milliards d’euros . On notera que cinq tendances fortes constituent les principaux leviers de croissance et continuent de dynamiser grandement le secteur du numérique : le cloud C&SI (+25,5%), le big data (+22,1%), les services IoT(+19,1%), la sécurité numérique
(+11,3%) et la transformation digitale (+10,2%).
Enfin, le numérique responsable constitue progressivement un choix pour concilier transitions environnementale et numérique.
Plus dynamique le secteur du numérique se place au premier rang sur les offres d’emplois publiés dans la branche.
- 3 offres publiées sur 4 concernent un poste en CDI contre 7% en CDD. La part des recrutements en stage est de 9% au 2e trimestre 2023, contre 5% en 2020.
- Près de la moitié des offres publiées dans la branche ciblent un niveau de qualification à Bac+5
- Dans le numérique, l’évolution entre 2019 et 2020 du salaire moyen brut d’un ETP est de +1,5% chez les cadres, +1,3% pour les professions intermédiaires, -2% concernant les employés et +3% chez les ouvriers.
Numérique |
2019 | 2020 | Evolution 2019/2020 |
Cadres | 4 957 € | 5 030 € | +1,5% |
Professions intermédiaires | 2 737 € | 2 772 € | +1,3% |
Employés | 2 590 € | 2 538 € | -2% |
Ouvriers | 2 175 € | 2 245 € | +3% |
Les taux d’internalisation très forts de certaines activités (la part des recrutements sur un métier donné effectués par les entreprises de la
Branche vs hors Branche est élevée) et la concurrence entre les secteurs font partie des éléments explicatifs de cette tension. Cette année encore, le secteur du numérique se porte bien, mieux qu’en 2017 même.
Dans ce contexte, les profils les plus recherchés sont les data scientists les spécialistes de l’expérience et de l’interface utilisateur, les analystes métiers ayant des compétences en IA, les programmateurs et les gestionnaires de base de données pour les systèmes IA et les techniciens en cybersécurité.
Seul bémol, les difficultés des entreprises du numérique à recruter et à fidéliser leurs collaborateurs dans un marché en forte croissance et concurrencé par l’étranger : un développeur gagne dix fois mieux sa vie à Seattle qu’à Paris si l’on compare salaire et coût de la vie.
Contre cela, plusieurs pistes sont envisagées comme le renforcement de la communication auprès des femmes (de plus en plus sous-représentées), le recours aux contrats en alternance, l’accompagnement via Pôle Emploi (POEI) ou le déploiement du programme « 10KNUM » par le gouvernement pour permettre à des jeunes et des demandeurs d’emploi peu qualifiés de se former gratuitement aux métiers du développement informatique et former 12 000 candidats à la programmation d’ici l’an prochain.
Tendances de l’activité et perspectives de recrutement
Les chefs des entreprises du numérique sont 58% à se déclarer optimistes ou très optimistes quant à l’avenir de leur entreprise (contre 6% de pessimistes) et 43% à estimer que l’activité de leur entreprise va augmenter dans les 6 prochains mois.
Lors des six derniers mois, ils ont déclaré ressentir un accroissement de l’activité, en particulier grâce à la numérisation et à la digitalisation toujours plus poussées des services publics et du secteur bancaire. Ainsi, un chef d’entreprise sur deux compte recruter dans les six prochains mois (42%) faisant augmenter les effectifs d’une entreprise sur trois (36%).
Les besoins ne s’orientent plus exclusivement sur des diplômés des diplômés de Bac + 4/5 ou plus (45%), mais aussi des candidats ayant un Bac + 3 (29%) ou un Bac + 2 (19%) sur des métiers de développeurs (65%) ou plus marginalement de chefs de projet (41%) ou de commerciaux (29%).
Malgré les besoins exprimés, plus d’un chef d’entreprise sur deux (57%) déclare avoir des difficultés à trouver les profils adaptés à ses besoins (seuls 10% estiment que cela est facile). Face à cette situation, les chefs d’entreprise interrogés souhaitent dans l’idéal recruter des profils déjà bien qualifiés, à défaut intégrer et former en interne les nouveaux salariés (via des pratiques mixant e-learning, parrainage, tutorat).